mercredi 16 janvier 2019

Le Jardin de pensée

"Je vous propose aujourd'hui ma nouvelle que j'ai proposée pour mon premier concours d'écriture. J'espère qu'elle vous plaira, bonne lecture ! "

Le thème du concours était "Chemin de traverse..." il ne fallait pas dépasser huit pages recto donc quatre pages recto-verso. Je peux vous dire que ça fait court, mais bon j'ai réussie à écrire un texte qui me convient, je n'ai pas gagné ce concours, après c'était mon premier concours, donc je n'y croyais pas trop. Le résultat a été rendu le 18 Novembre à 11h.

Elle est assez longue et j'ai décidé de ne pas mettre d'images. 

Trêve de bavardage, je vous propose de la lire tout de suite ^^ 

Le jardin de pensées

Je ne me souvenais pas de la façon dont je suis arrivée ici, mais cet endroit me semblait vaguement familier. Autour de moi, un sublime jardin d'un vert épuré m'entourait de toute part. Par endroit, on distinguait des parterres de fleurs de plusieurs couleurs, ces petites pensées me donnèrent alors le sourire. 

Je commençais à avancer dans un petit chemin pavé, entouré de colonnes ioniques, je me sentais étrangement sereine. Mais une fois à mi-chemin, un être à peine humain apparut devant moi, un faune totalement blanc. Il me donna une petite bulle, à peine plus grosse qu'une pomme et disparut aussi soudainement qu'il était arrivé. 

Je la regarde un long moment et ne sachant pas trop pourquoi, dans cette petite sphère, j'aperçus ma mamie. J'essayais de ne pas la regarder, mais je n'arrivais pas à en détourner les yeux. Et soudain je suis tombée dans une sorte de brouillard argenté. J'avais la sensation d'avoir fait une chute interminable. Mon cœur se serait, j'avais peur de m'écraser, j'avais mal à la tête et une fois arrivée, j'avais vraiment envie de vomir. Ma tête tournait sans cesse, j'avais une sorte de migraine. Peu de tant après, je reconnus l'endroit où je me trouvais. C'était chez ma mamie. 

Quand j'étais petite, tous les mardis soirs, je dormais chez elle et le mercredi on allait au marché. Ce magnifique souvenir me faisait pleurer affectueusement. Ma mamie me manquait beaucoup, revoir sa maison, son jardin, tout me rendait nostalgique. Mais le pire de tout, la revoir elle. Cette femme forte et fabuleuse m'avait beaucoup aidé. Je me souviens, un jour, au local du secours catholique, là où elle était bénévole, un homme était rentré dans ce local qui servait de magasin et avait volé un pantalon. Ma mamie a couru dehors, sans hésitation et lui a demandé de rendre ce vêtement, ce qu'il fit, mais elle accepta qu'il le prenne s'il le payait. Il refusa et parti en insultant ma grand-mère. Elle lui répond clairement que cette association aide une multitude de personnes et que voler n'était absolument pas nécessaire sachant que tout étaient déjà moins chers et que c'était un manque de respect envers les autres. 

Cette femme était pour moi une idole, moi une fille extrêmement timide, qui se faisait sans cesse critiquer et qui avait besoin de quelqu'un pour l'aider. Et ma mamie m'a donné envie de me battre même si j'ai mis un certain temps à y parvenir. Elle a été un magnifique exemple. Ma grand-mère faisait très souvent un truc que j'adorais, elle inventait des menues avec des sortes d'énigmes. Chaque énigme correspondait à un plat et c'est moi qui l'écrivais. Mes cousins qui venaient souvent manger le mercredi midi avaient beaucoup de mal à trouver, mais c'était amusant. 

En me rappelant ces souvenirs, des larmes coulèrent sur mes joues. Mes jambes se dérobèrent, je me suis retrouvée à terre. Une fois au sol, je mie ma tête contre mes genoux et j'ai essayé de ne plus penser à ma mamie. Je ne voulais revoir les mauvais moments. Et quand je les rouvris, je me suis rendu compte que j'étais revenue sur le chemin entouré de ces magnifiques pensées. 

Je mie un peu de temps à me relever. Une fois debout, je ne comprenais pas ce qu'il avait dû se passer. Mais j'observais tout autour de moi pour être bien sûre de l'endroit où je me trouvais, je me suis pincée pour sortir de ce rêve. Mais rien ne se passa, j'étais bien revenue sur ce chemin et j'avais pu éviter les mauvais moments. 

Ma mamie a eu un cancer du pancréas et je l'ai vu décliner au fur et à mesure. Je me suis forcée sans arrêt de ne pas pleurer quand on allait la voir, pour être aussi forte qu'elle. Mais au moins on était présent pour elle. Cependant, quand ma tatie a eu le même cancer, je n'arrivais pas à lui rendre visite, mes cousins m'ont dit de ne surtout pas me forcer. Et qu'elle n'aurait pas voulu cela. 

Leurs combats, ont été magnifiques, elles m'ont inspiré. Mais elles me manquaient vraiment, pas un jour ne se passait sans que je ne pense à elles. 

Même si me rappeler tous ces moments étaient difficiles, j'étais contente d'avoir revue ma mamie et de me rappeler de ma famille. 

Je me souviens quand on allait chez ma grand-mère, mais qu'elle n'était pas là, on passait dans le jardin, on montait sur une chaise pour récupérer la clé de la porte de derrière. Cette clé se trouvait dans un panier remplit d'épingles à linge, qui se trouvait sur le rebord d'une fenêtre qu'on ne pouvait pas atteindre sans chaise. 

Ma mamie me racontait souvent qu'à ma naissance, elle ne savait pas si j'étais une fille ou un garçon, mais mon papa avait mis un "e" à "née". Donc pas de doute, j'étais belle et bien une fille. Un autre souvenir me vient en tête. Les mercredis après-midi, ont les passés à jouer aux jeux de société autour d'une bonne tasse de thé, on rigolait très souvent. 

Un autre jour, mon père m'a félicité, parce que j'étais chez elle, comme d'habitude et elle ne se sentait pas bien, du coup j'ai appelé chez moi. Et mon père est venu tout de suite. Un autre souvenir fit irruption, c'était une histoire avec mon grand-frère. Ma mamie lui avait fait croire qu'elle n'avait que de la cervelle à manger. Ce qui a eu en conséquence, qu'il appelle à la maison pour qu'on vienne le chercher. Et une fois chez nous, ma grand-mère appelle pour lui dire que c'était une blague. 

Ce souvenir m'a donnée le sourire. C'était une femme fabuleuse. Elle était très importante pour moi et j'ai mis un long moment à me rendre compte qu'elle n'était plus de ce monde, de même pour ma tatie. Je les aimais énormément. Et même si leur perte a été horrible, j'ai compris que ma famille était là pour moi, dans n'importe quelle situation. 

Je ne les remercierai jamais assez. Mais la réalité m'a vite rattrapé, j'étais toujours debout au beau milieu du chemin. Je me suis décidée de continuer d'avancer. 

Et au bout d'un moment je me suis retrouvée devant une porte en bois avec les ossatures en métal d'un blanc immaculé. Je ne savais pas si je devais entrer ou non. Cet environnement me rendait tellement nostalgique, tous mes souvenirs revenaient au fur et à mesure. Ne sachant pas trop pourquoi, je me suis retournée. 

Je regardais les alentours et je me rendis alors compte que cela me faisait étrangement penser à mon propre jardin, à une différence près: il n'y avait pas de chemin. 

Ensuite, je vis mes enfants courir, jouer, rire, être heureux, tout simplement. Je me mie à courir vers eux, pour les prendre dans mes bras. Mais je suis tombée à terre et leurs images se sont évanouies. J'ai fondu en larmes, j'ai hurlé leurs prénoms en espérant les voir arriver. J'ai appelé mon mari sans sucés. J'ai pleuré une fois encore. 

Quand j'ai regardé en face de moi, j'ai vu le portillon par lequel j'étais entrée. Je me suis relevée. J'ai essayé de l'ouvrir sans y arriver. Je lui ai donné un coup d'épaules, des coups de pieds, mais toujours rien. Un immense halo de lumière m'enveloppa et le faune réapparut. Il me regarda droit dans les yeux et me dit "ton chemin n'est pas de ce côté". Une fois ces mots prononcés, il s'est volatilisé. 

Je venais de comprendre. Tous ces souvenirs, ce sublime jardin et ce chemin divin ne pouvait être qu'un seul et unique endroit : le purgatoire. 

A cette révélation, mes jambes se dérobèrent une fois encore, des larmes coulèrent et tous les souvenirs me sont revenus. Mes enfants, mon époux, ma famille, mes amies je ne le reverrais plus. Je ne pourrai plus jamais les protéger, les conseiller ou seulement les aimer. 

J'avais envie de retourner dans le vrai monde, reprendre ma vie, profiter de ma famille. Mais malheureusement, on ne pouvait pas repartir. Une fois dans ce jardin, notre vie terrestre et belle et bien terminée. 

J'aurais aimé profiter et voir mes enfants grandir, mais il en fut autrement. La seule chose que je pouvais faire pour eux c'était de continuer ma dernière route. Cette ultime traversée devait bien avoir une fin. Je me décide donc de me relever et de repartir à la porte blanche. Une fois devant les images de mes enfants et celles de mes souvenirs se mélangeaient. J'ai eu une vie relativement courte, mais remplis de joie. Je pouvais partir sereinement. Je me suis retournée une dernière fois, je souris à ce sublime paysage et je dis "Je vous aime, prenez soin de vous et surtout devenez ce que vous souhaitez".

J'ai enfin poussé cette porte. Une étrange atmosphère se fit sentir, je me sentais étrangement bien, apaisée et heureuse. Mes souvenirs étaient toujours bien présents, même si les mauvais font leur apparition. Ils font partie de moi, de ma vie et c'est grâce à eux que je me suis construite. Merci pour tout. 

Je vis alors au loin ma mamie, accompagnée de toutes les personnes que j'avais également perdues, qui s'approchaient de moi. Et je leur souris. 


Fin

"J'espère que cette nouvelle vous a plu, merci de l'avoir lu, j'espère que le fait qu'il n'y ait pas d'image ne vous a pas gêné :D"


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